Slayers! Slayers volume 1, chapitre 1: Attention! Harceler des bandits et une nuit à l'auberge.
Première partie:
J’étais poursuivie par des bandits.... Ne dites pas "Et alors?!", être poursuivi par des bandits n’est pas une chose peu commune dans la vie de tous les jours, et dans ma vie, cela se produisait tous les jours, mais les histoires doivent être racontées de façon à construire un suspense. Cela mis à part, mes poursuivants se rapprochaient. Ce sont des bandits. Je n’avais pas été capable de trouver un travail et ma bourse commençait à devenir légère, alors j’ai discrètement pris une petite partie (équivalente à la quantité de poussière sous l’ongle d’une pixie [1]) du trésor que détenait un groupe de bandits. Telle avait été mon erreur. La quantité était vraiment insignifiante, et même encore moins. Mais ils m’avaient prise en chasse, ces sales égoïstes entêtés. Bon, je n’ai jamais entendu parler de bandits généreux non plus. Ce n’est pas comme si je pouvais les voir derrière moi, mais étant une fille frêle et petite, je n’ai aucun moyen de semer un groupe d’hommes suants. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne me rattrapent. Quel sera le sort réservé à la jolie Lina Inverse ? ...Ouais, Lina c’est moi!
~~~~~ Notes de la traductrice (Angie) [1] : tout petit être surnaturel du folklore heroic-fantasy, équivalent à un esprit ou à une fée de la forêt. Lina insiste ici (hypocritement) sur la petitesse de la quantité d’or qu’elle a dérobé aux bandits. ~~~~~
Je m’arrête à un endroit bordé par des arbres, comme des baldaquins, de chaque côté de la route. Rien ne semble différent de la minute précédente, mais les oiseaux ne gazouillent plus. Il y a des gens dans les bois. Je suis encerclée – l’ennemi semble m’avoir devancée pour m’encercler. J’ai pensé dire quelque chose pour les informer que je savais qu’ils étaient là, mais je n’ai rien trouvé à dire, alors je me suis tenue là et j’ai attendu. Le chemin à travers les bois est assez large pour se battre et d’une façon certaine, après un moment d’attente, un homme sort du bois.
« On te rattrape enfin, ma p’tite dame. » dit le chauve flanqué d’un bandeau sur l’œil. Une phrase ancienne et rabâchée. Avec son torse nu et son cimeterre, c’était comme s’il était sorti en disant "C’est moi le chef des bandits". Ce qu’il avait de plus séduisant était sa peau grasse (beurk). « Merci beaucoup de nous avoir fait passer pour des imbéciles. » Je me sentais lasse et fatiguée. En général, le vocabulaire de cette sorte de gens se limite à seulement une centaine de mots, mais j’aurais aimé un peu plus d’imagination de sa part.
« "Tu vas payer pour ça…", "Hey…" …c’est ce que j’aimerais dire, mais en vérité, on ne veut pas se battre. La façon dont tu nous as attaqués sans crier gare, tout brûlé, tué notre chef, et puis volé notre abondant trésor pendant qu’on paniquait – c’était un travail de professionnel. Même nous, on n’aurait pas été aussi loin ! » Euh… peut-être que ça s’est passé ainsi, je ne sais pas, mais ce n’était pas grave, parce que je vis en suivant le mot d’ordre ‘Ceux qui font le mal n’ont aucun droit !’ alors je suppose qu’ils avaient mérité ce qu’ils ont reçu.
« Ce qui conviendrait de faire, ce serait de dire "Pour la mort de notre chef!" et de te prendre en chasse jusqu’à ce que toi ou nous soyons tous morts, mais aucun de nous ne va apprécier ça, alors pourquoi tu ne te joindrais pas à nous ? » Jamais ! Je n’aime pas faire le mal… c’est vrai !
« Si tu rends le trésor et que tu te joins à nous, je serai prêt à te pardonner pour la mort de notre chef et de nos camarades. Ce n’est pas un si mauvais marché ; tout ce que tu aurais à faire, ce serait de m’écouter et ce sera amusant. Qu’en dis-tu ? » fit-il avec un petit sourire en coin. Maintenant je comprends : jusqu’à récemment, il était le second en chef. Mais à cause de ce que j’avais fait l’autre jour, la place de chef lui est tombée dans les mains. Plutôt que de venger la mort de son chef, il ne m’avait poursuivie que pour le trésor, et maintenant il veut d’autres choses : ma puissance et moi. Je ne suis pas encore tombée si bas qu’il me faille me joindre à des bandits. De toute façon, je ne veux pas me marier avec un bandit comme lui et finir par dire "Comment s’est passée ta journée aujourd’hui, chéri ?" tous les jours !
« Tu ferais mieux de répondre vite. Ça ne sert à rien de rester ici à ne rien faire. Nous devons aussi partir et trouver une nouvelle cachette » Le bandit devenait bavard ; il sent la pression sur lui. J’étais restée silencieuse pendant tout ce temps. J’ai une petite voix mignonne de fille, et si je parlais, ça mettrait le bandit plus à l’aise, mais je n’ai aucune raison de parler. Le bandit continue à palabrer pendant un moment, devenant impatient.
« … Hé, qu’est-ce que tu en penses ?! - Je refuse, dis-je brusquement. - Qu… » Sa mâchoire pend ouverte et sa figure change de couleur. « Es… Espèce de garce ! Très bien, c’est à ça que tu veux jouer?! Je te ferai couper en lamelles ! Hé, les gars ! » Environ une douzaine de bandits sort des bois et m’encercle. « C’est tout ? » Je fais honnêtement savoir mon opinion. Voyant que je ne suis pas effrayée, le bandit panique. « Ce… Ce n’est pas tout ! Des hommes à moi dans la forêt ont des flèches dirigées sur toi. A mon signal, ils te transformeront en pelote d’épingles. Si tu me supplies, je te laisserai vivre. Alors ? » Un mensonge apparent. Tout guerrier ou sorcier avec assez de talent peut sentir s’il y a ou non d’autres hommes dans la forêt. Je suppose que ça signifie que je vais devoir me battre pour passer…
Deuxième partie:
Mais à ce moment précis, une voix se fait entendre. « Ça suffit! » Tout le monde se tourne : un seul homme se tient là – un mercenaire ambulant. Sa longue épée étincelle sous la lumière du soleil, la plaque qui protège sa poitrine est faite en écailles de serpent de fer. Mince et grand... un combattant typique dans la catégorie légère, alliant vitesse et technique… de longs cheveux blonds… plutôt séduisant. « Bandits! Retirez-vous et j’épargnerai vos vies. » dit le mercenaire. Le visage du chef des bandits devient écarlate. « Tais-toi ! Qu’est-ce que tu fais ici ?! Qui es-tu d’abord?! - Je ne dirai pas mon nom à ceux de ton espèce. » Je grimace. Quand quelqu’un est en difficulté, des types de ce genre apparaissent de nulle part. Habituellement, pour une raison ou une autre, ils sont séduisants et assez forts. « Très bien, alors on va commencer par toi ! A l’attaque ! » Le combat attendu commence. J’ai pensé aider le mercenaire, mais je dois m’assurer qu’il ne perde pas la face. Alors à la place, je joue le rôle de la demoiselle en détresse, qui court partout et hurle. Toute à mes cris, je n’avais pas eu le temps de réaliser ce qu’il se passait, que le combat était déjà fini. De toute évidence, le mercenaire est victorieux.
« Tout va bien ? » Le mercenaire me fait face et en perd la voix. Je ne me vante pas, mais je suis plutôt confiante en ma beauté. De grands yeux, un visage mignon, un petit corps mince ; le genre de fille que les garçons veulent protéger. Le mercenaire pousse un profond soupir, éperdument amoureux. « Oh… une enfant » murmure t-il. GUSA !* … J’avais un peu de peine. Le mercenaire continue : « Dans une telle situation, je m’attendais à une femme séduisante… Tout ce travail et voici ce que j’obtiens… une enfant plate, de petite taille avec de grands yeux. » ZAKU ! … J’avoue, je suis plus petite et ma poitrine est plus plate que les filles de mon âge. Je fais vraiment plus jeune que mon âge… Maudit soit-il, à dire toutes les choses qui me causent le plus de soucis ! Il pense probablement qu’il chuchote de telle façon que je ne peux entendre, mais j’ai une ouïe exceptionnelle ; certains ont même dit qu’elle était aussi bonne que celle d’un elf. De toute façon, même si je n’étais pas vraiment en danger, il m’a tout de même sauvée, alors je suppose que je devrais le remercier.
~~~~~ [2] Note du traducteur du japonais vers l’anglais: GUSA, ZAKU et MUKA sont des onomatopées qui signifie généralement que celui qui parle, Lina dans ce cas, est tout à coup frustrée ou en colère. PIKU est le son d’un œil qui se contracte, pris de tics nerveux. ~~~~~
« M… Merci beaucoup. » dis-je avec un sourire forcé. « Pas la peine de me remercier – ce n’était rien, fit le mercenaire en souriant faiblement. Alors tout va bien, petite fille ? » Maintenant, il m’appelle "petite fille". « C’est dangereux pour une petite fille d’être seule. Ou bien est-ce que ton père, ou quelqu’un d’autre est avec toi ? » Muka... « Oh non, je suis seule… » Piku, piku, piku... « Ce n’est pas prudent…, tu sais quoi, je vais te raccompagner chez toi. » Hey, attendez une petite min… « Où habites-tu ? » Muka, muka, muka... « Euh… Je voyage seule – ce n’est pas que j’ai une bonne raison pour ça… Je pensais juste me rendre à Atlas City peut-être… - Oh, je vois… Alors… La vie a été dure avec toi. - Q-quoi ?… - Non, je comprends. - Euh… je suis juste… - Ce n’est pas la peine d’expliquer quoi que ce soit. Je comprends. » Apparemment, parce que j’avais baissé les yeux pour contrôler ma colère, ce gars pense que c’est une réaction au fait qu’il avait posé une question que je ne voulais pas aborder. Il pense probablement que je suis une fille qui, pour une raison quelconque, est en train de fuir sa ville. « Non, je veux juste voir le monde. » Je réponds sincèrement. « Tout va bien, tu n’as pas à me raconter des histoires. Je ne te demanderai rien » dit le mercenaire comme s’il était en train de réconforter une enfant. Il est un cas désespéré… « Très bien, dans ce cas je vais t’accompagner à Atlas City » Hors de question. Il y a dix jours de marche avant d’arriver à Atlas. Si je dois me trouver en compagnie de ce gars, tout le stress créera assez d’acide gastrique pour faire fondre mon estomac. « N… non, ça, ce serait trop… - Non. Je sais que tu as besoin d’un ami. - Non, ce n’est pas ça… mais… » Nous avons continué à parler. Pour finir, après un moment, nous marchions ensemble sur la route. Il avait réussi à me convaincre. Ma tête me faisait souffrir. « … Oh ouais, j’ai oublié. Je suis Gourry. Comme tu peux le voir, je suis un mercenaire ambulant. Et ton nom est… ? - Je suis Lina, une voyageuse ordinaire. » Je lui ai dit mon vrai nom mais il est évident que je ne suis pas une voyageuse ordinaire. Mais Gourry ne demande rien. Il pense probablement que je mens pour une raison quelconque. Voici comment il a réussi à me convaincre : c’est une gentille personne. S’il avait eu de mauvaises intentions, je lui aurais juste réglé son compte sur place. Mais Gourry semble réellement se faire du soucis pour moi alors je ne pouvais refuser son offre. … Mais… Gourry se met à marmonner: « Faire du baby-sitting jusqu’à Atlas. Et bien… » … Mais il me porte toujours sur les nerfs…
Troisième partie:
Ce n’est qu’à la nuit tombée que j’ai pu enfin me relaxer. Nous nous étions arrêtés dans une ville, nous avons loué des chambres dans une auberge, et après le dîner, nous sommes montés dans nos chambres. Gourry se trouve dans la chambre voisine. Ma chambre est petite, il y a un seul lit et une table. Sur la table, il y a une lampe à huile. J’entre dans la chambre, verrouille la porte et enlève ma cape. Ma cape émet des tintements en tombant sur le sol; ce qu’elle était lourde! Dans l’intérieur de ma cape sont suspendus des sacs contenant le trésor des bandits. Je n’avais pas eu le temps de jeter un coup d’oeil à ce que j’avais pris car les choses étaient devenues quelque peu chaotiques. J’avais essayé de prendre des choses de valeur et qui ne prenaient pas beaucoup de place, mais pour une raison ou une autre, les sacs étaient devenus vraiment lourds.
Je m’assieds sur ma cape et commence à sortir des objets des sacs. Je me mets à psalmodier doucement, les mains jointes sur la poitrine. Une boule lumineuse apparaît tandis que j’ouvre les mains, et je la laisse glisser vers le plafond, éclairant la chambre de sa lumière. J’avais utilisé un Lighting [3] pour examiner la marchandise puisque la lampe à huile n’était pas suffisante.
~~~~~ [3] NDAngie : Lighting = Lampe/Eclairage. Je laisse le terme en anglais car la version originale japonaise utilise des mots anglais pour les noms des magies. ~~~~~
Deux à trois cents grandes pierres précieuses, une statue en orichalque (plutôt chère !) et un grand couteau. Le couteau est un objet magique, mais il semble aussi qu’il soit ensorcelé. « Je suppose que je peux le vendre à une boutique de magie pour un prix raisonnable. Qu’y a-t-il ensuite… » Une douzaine de pièces d’or antiques du Royaume de Letidius, qui a été dissout il y a environ 500 ans. J’émets un sifflement. « Yay ! Je peux vendre ça à un collectionneur pour un bon prix. »
Ce n’est pas beaucoup, mais… bon, avec une bande de voleurs de ce niveau, je pense que ça va. J’ai dit que ça ne valait pas beaucoup, mais ce n’est que mon opinion. Et même si les objets devaient être vendus à leur prix le plus bas, cela rapporterait assez d’argent pour qu’une personne ne soucie plus jamais de la faim.
« Ok, passons aux pierres maintenant… » Je trie les pierres précieuses selon leur genre et leur condition. Les pierres endommagées ne rapporteraient pas beaucoup d’argent, alors je sors quelque chose qui ressemble à une boule de cristal de la taille d’un poing d’enfant, et la place doucement sur le sol. Le globe se met à tourner sur lui-même ; lorsqu’il s’arrête, la rune qu’il contient fait face à la fenêtre. « Voilà le nord, donc… » Je déplie une large feuille de papier au centre de laquelle est dessiné un cercle magique. La feuille, longue et large comme mes deux bras dépliés, ressemble au toucher à la peau d’une elf. J’ai dit "ressemble" car les incantations et les outils sont des secrets du métier. J’étale une encre spéciale sur un morceau de bois, que j’utilise pour tamponner un cercle magique sur une feuille de papier plus petite. Je place un rubis intact au centre du cercle. Puis je place la petite feuille de papier au-dessus. J’utilise un sort de feu qui réduit le papier en cendres ; ce sort est utilisé pour sceller le cercle magique à l’intérieur du rubis. Je prends l’un des rubis endommagés, place ma main au-dessus du rubis contenant le cercle magique, et invoque un sort de vent. Le rubis dans ma main devient poussière. Le temps que j’en aie fini avec les rubis endommagés, il y a un petit monticule de poudre de rubis.
Après ça, j’asperge un liquide pris d’une petite fiole sur le monticule et place la paume de ma main au-dessus. Je psalmodie une incantation de magie d’eau et une de magie de terre suivant un certain schéma. Ma paume se réchauffe, et le monticule émet une vive lueur. Le rubis fait maintenant la taille d’un poing d’adulte. Je répète le procédé avec les autres pierres. A présent je peux les vendre pour un prix bien plus élevé en tant qu’objets magiques. Les amulettes peuvent soit servir de protections, soit être utilisées pour augmenter les dommages causés par les armes. Je possède le même genre d’amulettes sur mes épaulières, mon bandana et mon épée courte. Fonctionnelles et stylées, on peut à présent les trouver dans toutes les maisons ! N’avez-vous pas envie d’une amulette-bijou ? …… Aaargh !! Je viens de faire de la publicité ! … bon, c’est vrai que je viens d’une famille de marchands, alors…
Allez Lina, plus que neuf jours avant Atlas ! Maintenant, c’est l’après-midi du jour suivant, et tous les deux, nous sommes en train de marcher ensemble sur la route. C’est un joli temps ; j’entends le bruit de l’eau qui coule. Les feuilles dansent, répondant au toucher délicat du vent, le soleil se glisse à travers les arbres ; c’était une si belle après-midi. Je murmure : « …J’ai faim… » Hey, ne me jetez pas la pierre, je n’y peux rien si j’ai faim !
Nous avions quitté la ville à l’aube et avions marché durant une matinée. Il était midi passé avant qu’on ne réalise qu’il n’y avait aucun poste de repos ni aucun restaurant sur la route.
« … Ne dis pas ça, petite…, dit Gourry d’une voix fatiguée, sans même se retourner. Il y a des moments où l’on doit prendre ça comme un homme. - Je ne suis pas un homme. » je réplique. Gourry est perdu pendant un moment, ne sachant que dire, puis bientôt il se retourne. « Il y a des moments où même un femme doit endurer ça. - Alors, est-ce que voyager sans but et avoir faim font partie de ces moments ? » Il s’arrête un instant. Nous nous regardons dans les yeux ; il n’y a que le bruit de l’eau qui coule. Nous décidons que notre déjeuner sera donc constitué de poissons.
La rivière, assez large pour être traversée à la nage, coulait parallèlement à la route, un peu en retrait sur le côté du chemin. L’eau est claire, et la rive sableuse offrait des places parfaites pour s’asseoir. « Petits poissons, petits poissons, petits poissons. » Je chantonne pour moi-même en cherchant une branche de la bonne taille et sors un crochet pour la pêche. J’arrache quelques uns de mes cheveux bruns et les attache ensemble pour faire la ligne. Ensuite j’attache le crochet, la branche et la ligne ensemble. « Fini ! » Une canne à pêche. Gourry semble impressionné. « Tu es plutôt indépendante, n’est-ce pas ? - Tiens, tiens-moi ça, tu veux bien ? » Je tends la canne à Gourry. Je m’approche de la rivière, soulève un caillou, et attrape plusieurs insectes dégoûtants. J’attache l’un des insectes, et lance la ligne vers la rivière.
Après un moment, j’avais réussi à attraper plusieurs poissons. Nous salons et cuisons les poissons, et nous commençons à manger. Mmm, très savoureux ! Comme les poissons sont petits, je les mange en entier. « Je n’arrive pas à croire que tu fais ça…, dit Gourry en mâchant la chair blanche du poisson. - Quel gâchis ! Je ne te dis pas de manger la tête mais mange au moins l’estomac. - Beurk, je ne veux pas manger l’estomac… - C’est la meilleure part. » Je saisis un second poisson et mords dans l’estomac du poisson. « Ce sont les intestins… n’est-ce pas..? demande Gourry, avec un air maladif sur le visage. - Bien sûr. - Les insectes que tu as utilisés comme appâts sont dedans… » Bbbthpht!? Je recrache le morceau de poisson. He...hey... « C’est vrai… mais… - C’est la vérité. - Vrai, mais… » Ce n’était pas la peine de le dire pendant que je mangeais! Ces pensées en tête, nous avons facilement mangé le reste des poissons. Juste au cas où, je préciserai qu’il a mangé plus que moi. « J’aimerais en avoir un peu plus… - Moi aussi. Je vais en pêcher davantage. » Je me lève et tends la main vers la canne à pêche, hésitant juste un moment…
Quatrième partie:
« Des gobelins..., murmure Gourry, je viens d’en voir une douzaine environ » Apparemment, nous étions sur le territoire des gobelins, ce qui explique le fait qu’il n’y avait aucun restaurant sur la route. Les gobelins sont des êtres humanoïdes dont la taille n’atteint que le buste d’un humain adulte. Ils sortent la nuit, possèdent une certaine forme d’intelligence et sont de nature plutôt sauvage. Ils sont lâches aussi. Ils se contentent de voler les provisions dans des petits villages et villes éloignés des cités. Une information supplémentaire : c’est amusant de leur jouer des tours. Je prends l’hameçon dans ma main et récite une formule magique qui attire les poissons – je l’ai créée moi-même ! A peine ai-je fini ma formule que les gobelins sortent de la forêt en poussant des cris de guerre. Ils sont armés d’épées rouillées et de lances de fortune… des brigands gobelins. « Chut ! Silence! » dis-je en langage gobelin. Ils s’arrêtent. Maintenant! Je lance la ligne dans la rivière. Les regards que me lancent les gobelins semblent dire « Qui est-elle ? ». Mais les gobelins étant curieux, attendent avant d’attaquer. Je sens une résistance sur la ligne. « Il est gros ! » Je tire le poisson hors de l’eau et d’un coup de canne à pêche, je le fais atterrir juste devant les gobelins. Le dire, c’est facile, le faire l’est moins. Soyez sûrs d’être impressionnés par ma performance. « Attrapez-le ! dis-je aux gobelins. - Gii! - Gyagya, gugii! - Gyuge! » Le temps que les gobelins arrivent à attraper le poisson, j’en avais déjà un autre. Le temps que j’attrape environ dix poissons, les gobelins s’étaient rassemblés autour de moi. Il était temps ! « Voilà » Je tends la canne à un gobelin près de là. « Gi ? - Il y a beaucoup de poissons. Pourquoi n’essayerais-tu pas? - Giii… ? » Le gobelin penche la tête de côté et abaisse la ligne vers la rivière. Bientôt ça mord à l’autre bout de la ligne. « Gigii ! » Tandis que les gobelins sont occupés à pêcher, Gourry et moi partons.
« C’était une formule magique intéressante » dit Gourry. La nuit-même, nous avions finalement réussi à atteindre la ville suivante et nous sommes en train de manger au premier étage de l’auberge. Je cligne les yeux. Je prends un peu du poulet que je tenais dans la main gauche. Mâche. Avale. Pas mal comme goût. Hmmm… J’avale une gorgée de jus. Je me souviens enfin. « Tu veux parler de la formule que j’ai utilisée à la rivière ? » Gourry tombe face contre la table. Je ne feignait pas l’ignorance. C’est juste que je considère que la formule pour attirer les poissons n’est pas une vraie formule magique. …C’est la vérité… « C’est une formule basique, elle ne demande pas beaucoup de connaissance. - Alooors… Tu es une sorte de magicienne ? » Cette fois, c’est moi qui tombe face contre la table. « Qu’est-ce que tu croyais que j’étais ?! Tu ne t’en étais pas rendu compte d’après mes vêtements ?! » J’étais habillée de la même façon que lorsque j’avais rencontré Gourry pour la première fois : un pantalon et des bottes hautes, une tunique large attachée par une ceinture en cuir, des gants de cuir souple, un bandana attaché sur le front. Ma cape, qui touche presque le sol, pend depuis mes épaulières faites en carapace de tortue géante. Tout est noir. Il y a des fils d’argent cousus de-ci de-là formant des dessins de runes. Les vêtements que je porte servent d’avertissement. Mon épée courte est suspendue sur ma hanche. Si en voyant la façon dont je suis habillée, quelqu’un pense que je suis une serveuse ou une poissonnière, je n’aurais plus qu’à me suicider ! « … Maintenant que tu le mentionnes… Je pensais juste que tu étais une serveuse ou une poissonnière. » Mon visage atterrit dans un bol rempli de soupe. « … J’étais juste en train de plaisanter. » Pause. « Oh là, tu prends ça trop au sérieux… - … Ce n’était pas intentionné de ma part…, dis-je en essuyant la soupe de mon visage. - Alors, quel est ton niveau ? Peux-tu au moins invoquer une Fireball ? [1] D’après la façon dont tu es habillée, je dirais que tu utilises surtout la magie noire. »
~~~ NDAngie : [1] Fireball = Boule de Feu. ~~~
Okay, laissez-moi vous expliquer un peu. Il y a trois catégories basiques de magies : la magie blanche, la magie noire et le shamanisme. Le shamanisme utilise la terre, l’eau, le feu, le vent -les quatre éléments- et les esprits. Je suis plus douée en magie noire mais ne me méprenez pas, il y a deux sortes de magies noires aussi : les malédictions et les sorts offensifs qui ne rentrent pas dans le shamanisme. C’est de cette seconde catégorie que je me sers. Tandis que le sort dont Gourry vient de parler, la Fireball, fait partie du premier type de shamanisme. Les gens croient que magie noire veut seulement dire sorts d’attaque, mais c’est une erreur. Maintenant, revenons à ma réponse : « Crois-tu qu’une sorcière révèlerait aux autres ses trucs ? - Tu semblais du genre bavard. » Hey, mais… « De toute façon, ça importe peu. Il va bientôt être temps de montrer ce dont tu es capable. » Pourquoi ? Avant que je ne puisse formuler ma pensée, la porte d’entrée de l’auberge s’ouvrait sous un coup de pied. « C’est elle ! » Je me retourne et fais face à l’homme qui venait de crier. Argh ! Le doigt de l’homme est pointé dans ma direction. Il y a une autre personne qui se trouve dans la même direction, mais Gourry ne ressemble pas à une femme. Il y avait plusieurs trolls, dirigés par une momie (du moins, c’est ce que j’ai pensé à première vue, mais il semble être un sorcier enroulé dans des bandages). Je prend mon air le plus mignon et dis : « Oh, mon nom est Sofia, la personne que vous recherchez est sûrement… - La ferme ! Je me fiche de ton nom ! Toi… tu es celle qui a volé le trésor des bandits il y a quelque temps ! » Oups. « Hey hey hey. » Gourry me lance un regard mauvais. « Je t’expliquerai plus tard. Je dois m’occuper de ces types avant… » Je me tourne pour faire face aux trolls. Environ deux fois plus grand que les humains, ils ont la force et l’endurance qui convient à leur taille, et sont plutôt rapides pour leur taille. Mais l’avantage principal qu’ils ont, c’est leur pouvoir de régénération surnaturel. Une simple coupure faite à l’épée guérira à vue d’œil. En d’autres termes, si vous voulez tuer un troll, il faut le faire du premier coup. Toutefois, je ne peux utiliser de sorts destructeurs dans l’auberge car les autres clients seraient affectés aussi ! Je me lève. « Bien, allons régler ça dehors. - Non. » Zut. Je me mets à penser à un autre plan mais… « Si tu rends tout ce que tu as volé, alors je serai satisfait. - Hors de question ! Qu’est-ce que tu crois, que tu va pouvoir prendre les possessions des autres sans payer, espèce de voleur de sorcier ?! - Tu es une voleuse aussi…, Gourry fait remarquer. - Tais-toi, je ne vole qu’aux méchants, alors c’est bon ! » Je me prépare à un combat. « Attaquez ! » ordonne la momie, et les trolls se mettent à avancer… et moi aussi. Les trolls utilisent leurs griffes et leur force comme armes ; un seul coup suffirait à me tuer. Cependant, je n’ai aucune intention de perdre. Le premier troll s’élance sauvagement vers moi, les bras en avant. J’évite le coup, place ma main droite sur la taille du troll et passe devant lui en direction du troll suivant. Tandis que je glisse entre les jambes du troll qui attendait, j’attrape l’une de ses jambes. Le troll ne tombe pas mais perd l’équilibre temporairement. Profitant de cet instant, je me relève et me dirige vers le troll suivant. Je sens quelque chose en colère derrière moi ; l’instant d’après, les griffes d’un autre troll perce ma cape ! Seulement la cape, heureusement… l’instant auparavant, j’avais défait mon épaulière et la cape. Enroulé dans ma cape, le troll perd l’équilibre et tombe sur le sol. Je touche légèrement le troll sur la tête. Et la cible suivante…
Après un moment, je retourne près de Gourry. « Heeey, de retour ? - Salut chéri, je suis rentrée ! » Gourry était resté assis à regarder la bataille tandis qu’une délicate jeune fille (moi) se battait ! Mais aucun des trolls n’est encore mort. « Espèce de petite peste qui ne tient pas en place ! » La momie semble impatiente. « Gourry ! Peux-tu blesser les trolls ? - Blesser… Tu ne sais pas que les trolls peuvent se régénérer ? - Je le sais, ça. Dépêche-toi, c’est tout ! - Je ne pourrai pas leur faire beaucoup de dégâts… - C’est bon, vas-y ! » Les trolls s’étaient rapprochés. « Okay » Gourry sort sa main droite de sa poche. Il tient dans la paume de la main des noisettes, le genre de petites noix dures que les écureuils mangent. L’instant d’après, il semble que la main de Gourry a bougé. Les trolls grognent de douleur, certains se tenant le bras, d’autres leur estomac, d’autres leur front. Gourry avait lancé les noix d’une pichenette, perçant la peau dure des trolls. Les noix avaient été lancées avec assez de force pour tuer un homme en quelques jets. « Un tour intéressant, mais tu ne crois tout de même pas pouvoir tuer des trolls avec… » La momie était sur le point d’en dire plus lorsque les trolls se mettent à hurler. Les blessures faites par Gourry étaient en train de s’élargir. « Qu… Qu’est-ce… qu’il se passe ? » balbutie la momie. Gourry se contente de regarder avec stupeur. Les blessures continuent à s’élargir ; bientôt, la moitié environ des trolls étaient devenus des tas de chairs. Même si j’en étais la cause, je ne peux pas dire que c’était beau à voir. Au moins ce n’était pas avant le dîner. Il ne reste plus que quatre trolls et la momie. La plupart d’entre eux ont perdu l’envie de se battre. Ils sont effrayés par le sort inconnu que je venais d’utiliser. Quand j’avais touché les trolls, j’avais lancé un certain sort. Considérez-le comme le contraire du sort de magie blanche, Recovery, qui porte à son maximum la faculté de régénération d’une cible donnée, ce qui accélère le processus de guérison. Ce que j’avais fait, c’était l’inverse : j’avais inversé le flux du pouvoir de guérison -que tout le monde possède- jusqu’au maximum opposé. Comme les trolls avaient un pouvoir de guérison exceptionnellement élevé, lorsque j’avais inversé ce flux, leurs petites blessures les avaient conduits à la mort. Au fait, c’était là un sort de mon cru, que je n’avais encore jamais utilisé auparavant. Je prendrai soin de ne plus jamais l’utiliser à nouveau. Des sorts qui donnent des cauchemars à ceux qui les utilisent ne devraient pas être utilisés. Je pensais qu’ils s’enfuiraient tous, mais l’un des trolls lance une charge vers moi. Je dégaine mon épée courte tout en récitant une formule. La lame et les griffes s’entrechoquent un instant, le troll me laisse une large ouverture. « Maintenant ! » J’enfonce mon épée profondément dans les côtes du troll. Il sourit. C’est ce qu’il voulait. Voyant qu’il ne pouvait me battre avec l’adresse, il m’avait laissée le poignarder, et pensait me tuer durant l’instant où je serais restée immobile. Le moment où le troll était sûr de sa victoire, je bouge. « Mono Volt ! » criai-je ! L’électricité produite par ma magie et utilisant mon épée comme conducteur, traverse le corps du troll. Il frissonne et meurt sans même un cri. « C’était un tour intéressant mais j’avais un train d’avance sur toi. » Le troll s’écroule à terre. « Maintenant… Je vais vous montrer ce dont je suis vraiment capable… » Je joins les mains devant ma poitrine, en commençant à réciter une formule. La boule de lumière blanche-bleutée qui en résulte, augmente progressivement de taille tandis que je déploie les mains. « Gyeh ! Fireball ! » Les yeux de la momie s’ouvrent en grand. « Retirez-vous! Retirez-vous! » Les trolls et la momie se précipitent hors de l’auberge. Ha… J’expire profondément, la boule de lumière toujours en main. « Hey ! Qu’est-ce que tu vas faire de cette boule de feu ? » dit Gourry en s’éloignant de moi. Même lui sait qu’il doit craindre une Fireball. Fireball est un sort offensif plutôt célèbre. La boule de lumière qui est lancée explose au moindre contact, en éparpillant du feu aux alentours. C’est un sort utilisé contre les groupes d’ennemis. Tout dépend du niveau du sorcier, mais un humain touché directement par une Fireball est généralement transformé en rôti. « Hmm… ? » Je lance la boule de lumière en l’air. « Hey !!! » Tous crient, puis retrouvent leur calme. Gourry relève lentement son visage. « Ce n’est pas une Fireball, dis-je avec un sourire innocent en pointant du doigt la boule de lumière flottante. C’est une lampe. »
Cinquième partie:
« Qu’est-ce que vous allez faire pour réparer tout ce bazar?! » L’aubergiste est énervé; on ne peut pas l’en blâmer. Des tables et des chaises brisées, des cadavres de trolls sur le sol, et une forte odeur de sang dans l’air… Ce sort de Lighting était une erreur: à présent, on peut voir clairement les restes de trolls. Le fils d’un boucher, ou n’importe qui ayant vu un animal se faire écraser par une charrette peut comprendre, à un moindre degré, combien cette vision rend malade. Par conséquent, l’intérieur de l’auberge ne donnait pas envie de dire "A table !". De plus, la moitié des clients sont partis. Si l’aubergiste pouvait encore sourire après ce qu’il s’était passé, il pourrait arrêter son commerce et devenir un saint. Cependant, je n’ai pas l’intention d’écouter ses plaintes. Je feins une expression de mignonne petite fille innocente. « Je suis désolée pour les ennuis que j’ai causés…, dis-je en regardant l’aubergiste dans les yeux, tout en enlevant l’un de mes gants derrière mon dos. Mais si je n’avais pas fait ça, nous aurions été tués… » Comme prévu, l’aubergiste est perplexe. Je mets la main droite à la poche et sors environ trois pierres précieuses, le poing toujours fermé. « Voici… pour me faire pardonner… » J’élève la main droite de l’aubergiste avec ma main gauche et mets les pierres dans la paume de sa main. Je n’ai pas encore dévoilé ce qui se trouvait à l’intérieur, mais il devrait être capable de deviner ce qui est à l’intérieur de sa main. Je continue à regarder l’aubergiste dans les yeux. Avec une jolie fille qui le regarde intensément en lui tenant la main, et avec des pierres précieuses dedans, c’est évident comment il devrait réagir. « Je sais que ça ne se fait pas de s’excuser de cette façon, mais c’est le mieux que je puisse faire. » Je retire mes mains. L’aubergiste jette un coup d’œil bref à sa paume, et voyant ce à quoi il s’attendait, referme ses mains. « Après ce que vous avez dit, je ne peux vraiment pas être rude avec vous… J’enverrai quelqu’un d’autre nettoyer ça, alors vous pouvez monter à vos chambres. » Je fais plusieurs révérences vers l’aubergiste et retourne à ma chambre avec Gourry. Lorsque je cause des problèmes dans une auberge, le propriétaire crie parfois « Dehors ! » mais la plupart du temps, ça se passe de cette manière. Dès qu’il sent les pierres précieuses dans sa main, l’aubergiste pense sûrement « Cette cliente vaut de l’argent. » Mais s’ils me disent de partir, je le fais. Ce n’est pas la peine de chercher à rester.
« Bon sang, tu es une bonne actrice… » dit Gourry, debout à côté de moi tandis que je m’assois sur le lit. Très intuitif de sa part d’avoir vu que je jouais la comédie. Je fais l’innocente : « Qu’est-ce que tu racontes ? ……… Pourquoi es-tu dans ma chambre, Gourry ?! - Tu as dit que tu expliquerais tout plus tard. - J’ai dit ça ? - Tu as dit ça. » Oh bon. Je voulais lui poser une question aussi de toute manière. « Très bien. Je vais expliquer, mais avant ça, je veux que tu me répondes. - Bien sûr. Quoi donc, petite ? - … Ce "petite"… Quoi qu’il en soit, assieds-toi. » Gourry s’assoit sur une chaise en face de moi. « D’accord, me voici assis. - D’accord, alors je vais te demander… » Je regarde le visage de Gourry. « Que penses-tu de moi ? » Gourry se fige. C’est drôle… mais je ne peux pas le laisser comme ça. « Je plaisantais. » En entendant ces mots, Gourry soupire. « Quelle mauvaise blague. J’ai cru que j’allais mourir… - Hey… Qu’est-ce que c’est sensé vouloir dire… ? - Euh… Eh bien… Quelle est la vraie question ? Ne me demande pas mes mensurations… » Quelle mauvaise blague. « Idiot ! Bon, je vais être sérieuse : comment as-tu su qu’ils en avaient après moi ? - Je ne le savais pas. - Mais tu as dit "Il va bientôt être temps de montrer ce dont tu es capable" avant qu’ils n’entrent dans l’auberge. - Oh, ça. C’est parce que j’ai senti que quelque chose avec une intention meurtrière se trouvait aux alentours de l’auberge, alors c’était évident qu’ils en avaient après quelqu’un dans l’auberge. S’ils avaient été des voleurs, ils auraient attendu plus tard dans la nuit. - Alors pourquoi as-tu pensé qu’ils en avaient après moi… Est-ce que tu es de leur côté… - … Ecoute. Peu importe après qui ils en avaient, j’ai deviné que tu t’interposerais. Tu sembles être une gentille personne et tu sembles aimer mettre ton nez dans les affaires des autres… » Je ne pouvais rien dire. C’était la vérité. Je vais laisser aux autres le soin de juger si je suis une gentille personne, mais je sais que j’aime mettre mon nez dans les affaires des autres. Je me souviens que ma sœur me disait la même chose quand j’étais à la maison. « … Tout est clair maintenant, n’est-ce pas ? continue Gourry. - … Je pense… - D’autres questions ? - … Aucune. - Alors pourrais-tu commencer à expliquer ce que tu as fait et pourquoi ils en ont après toi ? - D’accord, je vais parler… » J’explique brièvement ce qui s’était passé, comment j’étais tombée sur des villageois ennuyés par des bandits ; comment, en voyant la peine des villageois, j’avais décidé de les aider ; comment, en reprenant le butin, j’en avais pris une petite partie en tant que commission ; et comment, à cause de ce que j’avais fait, les bandits sont toujours après moi maintenant… Quoi ? Est-ce que vous pensez que j’ai attaqué les bandits parce que je m’ennuyais ? Shhhh! Gourry hoche la tête une fois que j’ai fini mon récit. « A part le fait "d’aider les villageois", je vois ce qu’il s’est passé en gros. » Oups… Vraiment très intuitif. Je change de sujet. « Eh bien, maintenant je suis satisfaite. - A propos de quoi ? - Lorsque j’ai attaqué les bandits, je suis sûre de ne pas leur avoir montré mon visage. Et pourtant, ils ont pu me retrouver. Ils semblent avoir un sorcier avec eux. - Cette momie ? - Oui. Probablement a t-il été blessé lorsque j’ai attaqué les bandits et n’a t-il pas pu me retrouver jusqu’à aujourd’hui. - Alors ils ont utilisé la magie pour retrouver ta trace ? - Ouaip. - Je suppose qu’on peut à peu près tout faire avec la magie. - Pas "tout"… Il y a des limites à ce que peut faire la magie. Par exemple, la momie a probablement placé un "marqueur" sur l’un ou tous les objets en ma possession, et en utilisant ça comme guide, il a pu me retrouver. Peu importe le niveau en magie d’un sorcier ou d’une sorcière, c’est impossible de trouver quelqu’un sans un indice quelconque. - …Alors voilà à quoi ressemble la magie…, dit Gourry avec perplexité. - Voilà à quoi elle ressemble. D’autres questions ? - Non, maîtresse. - Alors c’est la fin de la leçon d’aujourd’hui… » Je suis interrompue par un coup frappé à la porte. En même temps, nous nous sommes placés des deux côtés de la porte. « Qui est-là ? je demande. - Je voudrais passer un marché avec vous. Je vous achèterai certains des objets en votre possession à n’importe quel prix, dit la personne de l’autre côté de la porte. - Vous êtes peu digne de confiance. - Bien sûr. Avoir dit ça me laisse penser moi-même que je suis peu digne de confiance. Normalement, je ne laisserais pas un type de mon genre entrer dans ma chambre. » Héhé... « Alors je vais suivre votre mise en garde et ne pas vous laisser entrer. - Attendez. Je suis peu digne de confiance, mais tout de suite je n’ai aucune intention de vous faire du mal. » Qu’est-ce que c’est sensé vouloir dire, ça ? « Vous ne changerez pas d’avis dès que vous serez entré dans la chambre, n’est-ce pas ?! - Ne vous faites pas de soucis… Vous vous ferez probablement encore du soucis, mais vous avez un garde du corps. » Gourry et moi nous regardons l’un l’autre. « Si vous essayez quoi que ce soit, je vous exploserai avec tous les sorts que je possède. - Tu le laisses entrer ?! Gourry se met-il à paniquer. - Tout ira bien. J’ai un garde du corps. » Je réponds avec un clin d’œil. Puis je recule jusqu’au fond de la pièce. « On va ouvrir la porte maintenant. Entrez calmement. » Puis je m’adresse à mon garde du corps : « Très bien, Gourry, ouvre la porte. » Après une brève hésitation, Gourry ouvre lentement la porte. Il était là.
Slayers ! (sureiyaazu) © Hajime Kanzaka, Rui Araizumi, Fujimishobo (Tokyo, Japon) 1990. Traduction française 2002 © Angie pour Slayers Traduction, basée sur la traduction anglaise par Yuu-chan pour Slayers Universe - avec la permission de l'équipe de Slayers Universe. French translation 2002 © Angie for Slayers Traduction, based on the English translation made by Yuu-chan for Slayers Universe - English translation used with kind permission from the staff of Slayers Universe.
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